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Optimiser l’apprentissage : apprendre en communauté (English Version Forthcoming)

April 8, 2021

Si le virus de la COVID-19 a dévoilé son lot de désagréments au monde entier, il aura néanmoins permis de décloisonner les murs de l’apprentissage en milieu scolaire. En effet, l’apprentissage collaboratif et social via différentes plateformes technologiques et réseaux sociaux a fait bonne figure en temps d’éducation à distance forcée. Ces formes d’apprentissage en réseau ont su réunifier les élèves pour qui le lien social est fondamental.   Ces pratiques pédagogiques innovantes et dynamiques ont définitivement la cote en 2021!

Mais de quoi s’agit-il ?

Plusieurs termes sont fréquemment évoqués pour signifier les processus d’apprentissage en réseau et cela sème de la confusion dans les esprits. L’apprentissage en réseau réfère au fait de collaborer à distance à travers l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il s’agit d’une forme d’apprentissage social puisque l’apprentissage s’effectue par le biais d’interactions sociales dans lesquels les apprenants-es sont interconnectés, observent les autres, posent des questions, partagent des ressources, s’échangent de la rétroaction, etc. L’apprentissage collaboratif quant à lui, implique que les apprenants collaborent à l’atteinte d’un but commun. En fin de compte, il s’agit d’un processus participatif dans lequel chaque apprenant-e est acteur de son apprentissage, favorisant ainsi une meilleure rétention des apprentissages.

Une multitude de possibilités

Outre les environnements d’apprentissage numérique (ENA) et plateformes collaboratives et de vidéoconférences en ligne tels que Microsoft Teams, Zoom, Slack, etc., les réseaux sociaux représentent assurément un excellent média pour rendre possible le travail social et collaboratif. Chez les étudiants par exemple, l’utilisation des médias sociaux est partie intégrante de leur quotidien.  Il semble d’ailleurs que les adolescents préfèrent communiquer via les technologies plutôt qu’en personne. Dans une pareille situation, pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ?

Les réseaux sociaux ont ce pouvoir de générer l’interactivité des étudiants-es dans leur milieu authentique à travers une culture à laquelle ils s’identifient. Un tel contexte d’apprentissage produit une éducation plus durable et ancrée. Prescrits dans un environnement éducatif, les réseaux sociaux favorisent le développement d’un esprit critique et améliorent les habiletés à communiquer. Qui plus est, ces plateformes sociales permettent d’exprimer sa créativité dans une multitude d’activités d’apprentissage, que ce soit, par la conception de personnages, de mèmes ou de vidéos et par l’usage des filtres qui permettent d’augmenter la réalité par exemple.  D’ailleurs, l’usage de la créativité dans le processus d’apprentissage accroît l’engagement des élèves.  

Les technologies telles que la réalité augmentée et la réalité virtuelle connaitront une véritable ascension dans les médias sociaux au cours des années à venir.

Étant donné la variété de plateformes existantes, l’identification des besoins que requiert l’activité d’apprentissage doit être réalisée en amont afin de sélectionner l’outil qui soit le plus adapté. De plus, dans une perspective collaborative, il apparait judicieux que le choix de la plateforme et le thème de l’activité soient discutés avec le groupe. En effet, la collaboration des élèves à l’étape de planification favorise un meilleur engagement dans l’activité.

Par où commencer ?

La création d’un blogue représente une avenue intéressante comme première activité collaborative puisque son format est propice à la réflexivité sur les productions des uns et des autres, ce qui favorise le partage de rétroactions signifiantes et constructives. En ce qui a trait aux activités de remue-méninge, la plateforme Pinterest est tout à fait indiquée grâce à la création de babillards d’idées.  Cette même plateforme peut également bien se prêter à la réalisation d’un e-portfolio. De son côté, Twitter peut être envisagé dans le cadre d’activités davantage centrées sur la discussion autour d’enjeux ou de sujets ciblés. Des défis et compétitions peuvent également être initiés pour favoriser un meilleur engagement. Instagram peut quant à lui permettre de produire une activité de synthèse de concepts « vus en classe » par le partage d’une image ou d’une vidéo d’une durée maximale de 30 secondes. Ensuite, l’application tant populaire chez les jeunes, TikTok permet également la production de courts vidéos. En revanche la durée maximale est de 60 secondes. Dans les deux cas, les vidéos peuvent prendre la forme de contenus « microleaning », c’est-à-dire de courtes et rapides séquences d’informations qui favoriseront une meilleure rétention des apprentissages et un engagement plus marqué.

Enfin, ces exemples ne sont que quelques-uns des médias sociaux disponibles sur le Web à l’heure actuelle et il en existe toute une panoplie.

Quelques précautions… 

Afin de tirer le meilleur parti des activités d’apprentissage social et collaboratif dans un contexte scolaire, un encadrement et une supervision adéquate sont requis. À cet effet, un code de conduite peut être mis en place afin de faciliter une bonne gestion des échanges ainsi qu’une tolérance nulle à la cyberintimidation.

Bien que les statistiques précédemment citées montrent qu’une majorité d’adolescents utilisent les technologies pour communiquer, la question de l’accès aux réseaux sociaux ou autres plateformes collaboratives en ligne doit être considérée (ordinateur à la maison, connexion internet, restrictions parentales, etc.). Par conséquent, des alternatives doivent être prévues afin que tous puissent participer aux activités. 

Des bénéfices pour tous

Les bénéfices de l’apprentissage en réseau ne sont pas exclusifs aux étudiants. En effet, une nouvelle application de type média social nommée  Clubhouse permet aux enseignants-es de connecter et de collaborer entre eux. La diversité de professionnels de l’éducation actifs sur la plateforme génère une véritable richesse au sein de l’expérience d’apprentissage par les pairs.

À ceux et celles qui ont douté du mariage possible entre médias sociaux et éducation, sa pertinence est dorénavant bien établie. De surcroît, l’éventail de possibilités pédagogiques liées à l’utilisation des médias sociaux comme instrument d’apprentissage collaboratif et social est aussi large que ce que chacun peut imaginer. Enfin, au-delà du potentiel infini qu’offrent ces plateformes sociales dans la création d’activités d’apprentissage, toutes ont ce pouvoir de créer un sentiment d’appartenance à une communauté éducative; élément fondamental à l’engagement.

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