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Repenser les pratiques du travail dans un contexte hybride

2 novembre 2021

Du recrutement à la formation, la pandémie a bouleversé diverses pratiques du monde du travail. Dans une nouvelle ère où le contexte professionnel incite à un mode hybride, où l’employé partage son temps entre la maison et le bureau, et avec lequel les équipes de travail semblent s’accorder, toute une réflexion est à apporter pour maintenir et optimiser la performance des individus et des organisations.  

La valorisation des compétences générales 

Bien que plusieurs aptitudes soient spécifiques aux postes qui sont à combler, il est  dorénavant primordial de recruter des candidats avec une variété de compétences générales (soft skills). Plus que jamais, les employés doivent démontrer des aptitudes de communication leur permettant de travailler en équipe. En connaissant les étiquettes et les outils de communication, on s’assure que les échanges, qu’ils soient à distance ou en présentiel, permettent de transmettre et vulgariser efficacement les idées et de faire avancer les projets communs.  

De plus, puisque les environnements et outils de travail sont amenés à changer régulièrement, et que des situations exceptionnelles comme des pandémies peuvent resurgir, les recruteurs peuvent également chercher à retrouver des capacités de résilience chez leurs nouveaux employés. Enfin, une foule d’autres qualités générales peuvent être encouragées dans le milieu de travail d’aujourd’hui et de demain, comme le leadership, la prise d’initiative, la gestion du temps et des priorités, l’autorégulation, la capacité à se motiver par soi-même, la créativité et la pensée critique.  

La culture de travail… même en télétravail 

Les organismes doivent définir, valoriser et renforcer régulièrement leur culture entrepreneuriale à leurs employés et s’assurer de transmettre cette vision aux nouvelles personnes qui s’intègrent à l’équipe, qu’ils soient à distance ou non. Comme le sentiment d’appartenance est un des éléments fondamentaux à la motivation, on peut proposer diverses activités de socialisation telles que des 5 à 7 virtuels pour encourager les échanges avec le personnel et développer l’esprit d’équipe. D’ailleurs, selon le Boston Consulting Group, les individus qui expérimentent une connectivité sociale satisfaisante seraient 2 à 3 fois plus enclins à maintenir ou améliorer leur productivité au boulot.  

De plus, il revient aux gestionnaires d’offrir un environnement de travail permettant le sentiment de sécurité psychologique à ses employés afin que ceux-ci puissent partager des idées, se montrer vulnérables, innover, prendre des risques et des initiatives dans un cadre respectueux. Finalement, il est nécessaire de demander et de donner des rétroactions aux travailleurs pour s’assurer de leur bien-être et d’identifier les différents enjeux auxquels ils peuvent faire face. En résumé, les employés qui se sentent entendus et qui donc reçoivent des rétroactions régulières des membres de leur équipe et de leurs employeurs ont de plus grandes chances de collaborer et d’être performants.   

Les bonnes formations sur les bonnes plateformes  

Avec un grand taux de roulement de personnel, il est important d’investir dans la formation pour améliorer la rétention des employés. En effet, ce serait 86 % des milléniaux qui resteraient à leur poste actuel si on leur offrait de meilleurs plans de formation et de développement professionnel. Du point de vue organisationnel, lorsqu’il y a moins de roulement d’employé, grâce notamment à la rétention de ceux-ci par des occasions de développement de carrière, il va de soi que les coûts impliqués dans le recrutement et l’intégration de nouveaux talents s’en vont diminués. Beaucoup sont déjà investis dans un processus de développement des connaissances et valorisent les expériences d’apprentissage, il est donc important que les organismes se dotent de plateformes adéquates pour favoriser ces initiatives.  

Par le passé, les LMS (Learning Management System) et les formations en ligne ont souvent peu motivé les travailleurs. Toutefois aujourd’hui, on fait face à une évolution de ces systèmes, grâce entre autres à l’intégration d’approches pédagogiques plus pertinentes et engageantes pour ceux-ci. Par exemple, des approches comme l’apprentissage dans le flux du travail (learning in the flow of work) proposent des activités d’apprentissage qui sont imbriquées dans les activités quotidiennes du travail. Ainsi, des capsules de microlearning peuvent être tout à fait intéressantes pour les employés qui ont majoritairement très peu de temps à consacrer à de la formation, et qui y verront une application directe avec leurs réalités et enjeux professionnels. D’ailleurs, ces capsules s’intègrent de plus en plus sur les plateformes adaptées aux appareils mobile (mLearning), ce qui aurait un impact direct sur la motivation des apprenants à compléter leurs cours. En ayant donc accès à des capsules de courte durée sur leurs propres appareils, on encourage leur engagement envers leur apprentissage et donc la rétention du personnel. Bref, il s’agit d’une approche qui bénéficie à tous les partis.  

Dans ce même souci d’intégrer directement la formation au quotidien, on propose aussi l’apprentissage social comme approche pour soutenir la performance des employés. De manière informelle et non structurée, on propose aux employés de transmettre leurs connaissances avec leurs collègues, souvent sur des plateformes offrant la possibilité de participer à l’écriture de blogues, wikis et forums et d’intégrer des communautés virtuelles. Cette approche constructiviste de l’apprentissage permet la participation active des apprenants, car ils sont directement impliqués dans la construction et le partage de leurs savoirs.  

Finalement, on peut penser qu’on retrouvera de plus en plus, grâce à l’intelligence artificielle, du contenu de formation personnalisé pour chaque apprenant, comme l’offrent Netflix ou Spotify pour le divertissement. Dans tous les cas, on observe une réorientation des approches d’apprentissage qui façonnent les plateformes de demain, dans un souci commun d’optimiser la performance des individus et des organisations de manière engageante et pertinente pour tous.

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