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Les technologies émergentes en éducation et leurs enjeux

9 mars 2022

La pandémie provoquée par la Covid-19 a stimulé la transformation du monde dans lequel nous vivons, c’est-à-dire une société de plus en plus interconnectée dans laquelle la technologie s’est imposée comme l’outil du présent et du futur. L’éducation future se présente donc comme une structure d’apprentissage dans laquelle les éducateurs deviendront des facilitateurs actifs qui modéliseront des connaissances plus adaptées aux aptitudes spécifiques de chaque individu, forgeant le besoin d’apprentissage à distance. L’avenir de l’apprentissage et du développement professionnel continu devient une nécessité qui implique de nouveaux formats éducatifs qui amélioreront efficacement les compétences des apprenants. L’apparition de nouvelles technologies et d’avancées scientifiques est vertigineuse et se produit dans de nombreux domaines, y compris en éducation. Dans cette perspective, les technologies disponibles influençant la qualité de l’apprentissage sont variées. Celles qui seront abordées dans cet article sont le métavers, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la blockchain et l’intelligence artificielle, apparaissant avec leurs avantages et mais aussi avec un lot de questionnements. 

Métavers, Réalité Virtuelle et Réalité Augmentée.

Le métavers est, sans aucun doute, une des technologies qui fait le plus parler d’elle en 2022. Il combine la réalité virtuelle et la réalité augmentée. La réalité augmentée désigne un environnement où coexistent des objets physiques et numériques alors que la réalité virtuelle remplace complètement le monde réel par un univers artificiel. L’alliance de tous ces éléments dans le domaine éducatif permet à l’apprentissage immersif de fonctionner comme jamais auparavant. Il sera possible de porter la gamification des cours à un autre niveau, de voyager sans se déplacer pour découvrir l’histoire et la culture d’autres lieux, apprendre les lois de la physique et profiter de la science. Les acteurs du monde de l’éducation pourront en faire une utilisation dont les opportunités sont inimaginables.

Blockchain

La blockchain est une technologie avantageuse en éducation qui améliore la durabilité de l’enseignement. Elle permet l’échange entre personnes sans intermédiaires, réduisant les coûts et assurant sa traçabilité. Il s’agit d’un ensemble de bases de données réparties dans différents espaces géographiques qui stockent des blocs d’informations.  Elle favorise un apprentissage collaboratif basé sur l’impossibilité de modification ou de révision des informations une fois qu’elles ont été enregistrées. De plus, cette technologie a la capacité de consentir à l’apprenant la gestion des parcours personnels d’apprentissage. Celui-ci peut aller sélectionner des modules d’apprentissage parmi une large gamme, avec les conseils d’un tuteur et avec l’appui de programmes d’évaluation, générant un historique de suivi de leurs apprentissages, ce qui facilite la gestion de la formation continue.

Intelligence artificielle

L’intelligence artificielle a commencé à entrer dans le système éducatif dans le but d’augmenter la scolarisation ou rationaliser les opérations, entre autres tâches. Mais c’est dans le domaine de l’apprentissage adaptatif qu’elle peut démontrer son énorme potentiel. Notamment, grâce à des systèmes basés sur l’intelligence artificielle qui interagissent avec les apprenants en fonction de leur profil, leur comportement et leurs performances. Le système est capable de surveiller la maîtrise de l’apprenant à l’égard d’une compétence ou d’un sujet particulier, à travers différents tests et en fonction des résultats, recommander d’autres ressources pédagogiques telles que des simulations, des jeux ou des vidéos adaptés aux exigences d’apprentissage.

Les questionnements 

Malgré les avantages évidents, les technologies émergentes posent de profonds défis à la construction de systèmes équitables et responsables. L’une des principales préoccupations éthiques concerne la prise de décision autonome avec des algorithmes et l’intelligence artificielle. Sa croissance a rendu possible la propagande des hypertrucages malveillants (deepfakes). L’interaction entre les humains et les machines soulève, quant à elle, des enjeux de sécurité.  En effet, comment s’assurer qu’un robot humanoïde ne sert pas à tromper?  Les problèmes de vigilance et de sécurité, touchant principalement l’intelligence artificielle, sont également à considérer. Les principaux risques liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle renvoient au non-respect des droits fondamentaux des consommateurs, notamment ceux liés à la protection des données personnelles et de la vie privée. Tout l’univers du métavers est aussi affecté par des préoccupations éthiques soulevées par des psychologues. Une utilisation prolongée du métavers entraînerait la détérioration des relations sociales, la perte des saines habitudes, des addictions et une baisse d’estime de soi. En outre, la blockchain soulève un contentieux sur son impact environnemental puisqu’elle nécessite l’utilisation de grandes quantités d’électricité qui, dans certains pays, est produite par les combustibles fossiles. 

Les pistes de solution

L’UNESCO s’est penchée sur certaines de ces problématiques. Parmi les solutions, on retrouve l’élaboration d’un code éthique international avec lequel les géants des technologies émergentes devraient se conformer. Il devient important de définir les limites de la vie privée et la collecte de données. L’autorégulation des compagnies passe par l’interopérabilité et l’accessibilité afin d’amener une plus grande transparence, ce qui aide à éviter les biais dans les modèles de comportement des intelligences artificielles.  La blockchain est d’ailleurs un outil à considérer pour soutenir l’intelligence artificielle. Toutefois, le transfert des données actuelles vers la blockchain pourrait aussi entraîner des brèches de sécurité. La sensibilisation et l’éducation pourraient permettre de contrer les effets néfastes de certaines technologies émergentes. L’agentivité doit être considérée afin que les utilisateurs développent des compétences leur permettant d’exercer leur jugement critique face, par exemple, à des vidéos hyperréalistes qui appliquent l’intelligence artificielle pour représenter quelqu’un disant et faisant des choses qui ne se sont jamais produites. Une compréhension des effets négatifs d’une exposition à long terme du métavers pourrait, quant à elle, mener à une utilisation dosée de cet outil technologique. Pour ce qui est des interactions avec les robots, l’apport du concept de la conscience à l’intelligence artificielle constitue une approche fort intéressante et prometteuse.

Conclusion

Le secteur de l’éducation, comme le reste des industries, a le devoir de s’adapter aux changements imposés par l’augmentation de la digitalisation. La formation des nouvelles générations dans ce domaine est de plus en plus nécessaire et un nouveau défi se pose : combiner l’éducation et le paradigme technologique. Il est de la responsabilité de tous ceux qui sont rattachés au système éducatif de transformer nos pratiques et notre culture pédagogique pour en tirer le meilleur parti et profiter de ces technologies.